Histoire de la marque Bullrot : qui l’a créée ? Découvrez les origines

Le logo Bullrot n’a jamais figuré sur les frontons des maisons de luxe. Pourtant, au tournant des années 2000, il s’est glissé sur des centaines de vestes et de sweats, sans tapage ni parrainage de célébrités. Née en Espagne, la marque n’a jamais multiplié les campagnes clinquantes ni cherché les projecteurs internationaux.

Bullrot s’est construit à contre-courant des recettes ordinaires du streetwear. Pas de storytelling calibré, pas de déferlante médiatique, mais une expansion méthodique, presque souterraine, qui a traversé l’Europe. Cette discrétion revendiquée a forgé son identité, loin de la frénésie des tendances mondialisées.

Pourquoi le streetwear a bouleversé la mode urbaine

La mode urbaine ne s’est pas imposée d’en haut. Elle a d’abord pris racine sur le bitume, de Paris à Marseille, de Toulouse à Berlin. Le streetwear s’est nourri de la culture rap, du graffiti et de l’héritage sportif pour bouleverser la façon de s’habiller. Il ne s’agit pas juste d’une esthétique passagère : c’est un mode de vie. En France, on se souvient de COM8, dynamisée par NTM, ou de Dia, étroitement liée à Secteur Ä, qui ont donné le ton dans les années 90.

Pour illustrer l’impact de ces précurseurs, voici quelques marques qui ont façonné la scène française :

  • Royal Wear, omniprésente à l’aube des années 2000.
  • Airness, fondée par Malamine Koné, qui a équipé aussi bien l’AJ Auxerre que des équipes nationales africaines.
  • COM8, avec un réseau de plus de 180 boutiques, rivalisant avec les mastodontes mondiaux.
Marque emblématique Affiliation / Particularité
COM8 NTM
Dia Secteur Ä
Royal Wear Popularité années 2000
Airness Malamine Koné, clubs de foot

Les géants comme Nike, Adidas ou Reebok n’ont jamais réussi à étouffer cette effervescence hexagonale. Ce qui rend le streetwear français unique, c’est sa capacité à tisser des liens entre influences de quartier et élans internationaux. Derrière chaque marque de vêtements, on retrouve des histoires de collectifs, de rappeurs, de créateurs autodidactes. Le streetwear n’a pas seulement secoué la mode urbaine : il a offert une tribune à ceux qu’on entendait rarement.

Bullrot : une marque née de la rue et de la passion

Issue du cœur battant de Toulouse, Bullrot incarne la fibre la plus authentique du streetwear français. Derrière cette aventure, deux profils : Julien Bendrihen, graffeur, et Moktar Gacem, DJ. Leur credo ? Rester fidèles à leurs racines, mettre la passion et le souci du détail au centre de chaque pièce.

La marque fédère rapidement une clientèle fidèle. Une première boutique toulousaine sert de tremplin, avant une expansion soutenue : 180 points de vente en France, 150 à l’étranger, de la Belgique au Canada. La production, assurée en Asie, offre une collection riche d’environ 70 références.

Bullrot ne tarde pas à se faire repérer. Don Choa de la Fonky Family la met en lumière, et les collaborations avec des distributeurs comme Les Trois Suisses multiplient l’audience. Les ventes doublent chaque année, propulsant Bullrot au rang de marque phare, portée par la sincérité et la détermination de ses fondateurs.

Qui sont les créateurs derrière Bullrot ? Retour sur une aventure singulière

Au commencement, Bullrot naît de l’alliance entre Julien Bendrihen et Moktar Gacem. Deux figures issues de la scène toulousaine des années 90, où l’art mural et la musique urbaine dialoguent. Julien, graffeur, insuffle son sens de la couleur et du contraste ; Moktar, DJ, insère le flow et l’énergie du hip-hop.

Leur projet dépasse la simple création de vêtements. Ils veulent fédérer une communauté, relier les arts urbains à l’industrie textile, et s’appuient pour cela sur des acteurs locaux du textile et des artisans créatifs. Le studio devient un espace d’échanges, où chaque pièce de la marque de vêtements Bullrot naît d’une synergie collective. La marque s’éloigne des standards préfabriqués, cultivant ses racines toulousaines et une indépendance créative rare à l’époque.

Ce mariage entre l’univers du graffiti et celui du DJing forge l’ADN Bullrot. Les créations, portées par les figures du rap français, s’ancrent dans la mémoire urbaine et s’imposent dans le streetwear français. De leur association jaillit une aventure partagée, symbole de l’énergie et de la diversité des cultures locales.

Jeune femme près d

L’influence de Bullrot sur la culture streetwear d’aujourd’hui

Née dans l’agitation créative de Toulouse, Bullrot s’est rapidement hissée parmi les références du streetwear français. Sa proximité avec la scène rap marseillaise a joué un rôle majeur. Les tee-shirts à l’effigie du chien s’affichent dans les clips de la Fonky Family, portés par Don Choa et Dadou, piliers du groupe rap marseillais. Cette visibilité propulse la marque auprès d’une jeunesse avide d’affirmer son identité à travers la mode urbaine.

Le style Bullrot séduit au-delà de Toulouse. Grâce à Instagram et aux réseaux sociaux, l’engouement s’étend à toute une communauté qui partage les mêmes valeurs : liberté, audace et authenticité. Les sweat-shirts et tee-shirts Bullrot, d’abord réservés aux initiés, deviennent des symboles, revendiqués aussi bien sur scène que dans la rue.

Quelques leviers ont permis à Bullrot de marquer durablement le secteur :

  • Les artistes et les clips ont largement contribué à la diffusion de la marque
  • Une identité visuelle forte, ancrée dans la vie de tous les jours
  • Une présence affirmée sur les réseaux, moteur d’influence actuelle

Au fil du temps, Bullrot inspire une nouvelle génération de créateurs. Son héritage nourrit la relève du streetwear français, qui puise dans cette histoire pour renouveler les styles. Bullrot, c’est l’exemple d’une marque enracinée localement, devenue source d’inspiration et moteur de transformation sur la scène urbaine nationale. L’esprit Bullrot, lui, n’a pas fini de circuler dans les rues et de bousculer les codes.