Com8 apparaît au tournant des années 2000, à un moment où les liens entre rap et streetwear en France se structurent autour de figures issues du milieu. La marque, fondée par le rappeur Mokobé du groupe 113, s’impose rapidement dans les quartiers et auprès des personnalités du hip-hop.
Son ascension ne suit pas les circuits classiques de la mode. La diffusion privilégie les réseaux communautaires et l’influence des artistes. Com8 marque ainsi une étape singulière dans l’émergence de labels de vêtements portés et incarnés par des acteurs de la scène urbaine française.
Plan de l'article
Com8, une marque emblématique du streetwear français
Dès la fin des années 1990, Com8 prend sa place comme l’une des références majeures du streetwear français. Née en 1998 sous l’impulsion de Joey Starr, membre du groupe NTM, la marque s’enracine dans le quotidien de Seine-Saint-Denis. Le logo, la typographie nerveuse, le ton brut des collections : tout rappelle la banlieue parisienne et ses repères. Com8 ne se limite pas à fournir des vêtements ; elle propose un univers entier, une identité collective, portée par la volonté d’inclusivité, de diversité et d’unicité.
Pour saisir l’ampleur de son influence, il suffit de jeter un œil aux pièces emblématiques :
- T-shirts et hoodies à la coupe large
- Crewnecks et sneakers conçus pour durer
- Casquettes, sacs à dos et bijoux urbains qui signent le style
Chaque collection, de HERITAGE à Com8 Collector 98, raconte une page de la culture urbaine, une mémoire partagée. Le choix des matières, la palette de couleurs, tout est pensé pour dialoguer avec l’esthétique des cités, sans jamais tomber dans la caricature.
Com8 ne se contente pas de suivre la mode urbaine : la marque la façonne, la bouscule. Elle influence la manière de s’habiller, de se penser, de se revendiquer. Pas de podiums ou de tapis rouge : Com8 s’exprime dans la rue, sur les terrains de basket, dans les salles de concert, là où l’authenticité fait loi. C’est par la force de son message et sa capacité à rassembler que Com8 a construit sa légitimité.
Quel rappeur se cache derrière la création de Com8 ?
La réponse n’a rien d’un secret pour ceux qui suivent la scène urbaine : Joey Starr, figure magnétique du groupe NTM, est le fondateur de Com8. La marque voit le jour en 1998, alors que la banlieue parisienne invente ses propres codes vestimentaires. Joey Starr se positionne en précurseur, bien avant que la mode urbaine n’attire l’attention des grandes maisons.
Créer Com8, ce n’est pas simplement coller un logo sur un vêtement. C’est offrir aux jeunes de Seine-Saint-Denis, et à tous ceux qui s’y reconnaissent, une façon d’affirmer qui ils sont. Les t-shirts, hoodies ou casquettes deviennent des signes de ralliement, porteurs d’un message fort.
La connexion entre rap français et mode urbaine ne s’arrête pas à une tendance : elle prend vie dans des collections audacieuses, conçues pour celles et ceux qui misent sur l’authenticité et l’identité. Com8 s’impose ainsi chez celles et ceux qui refusent d’entrer dans le moule, préférant un vêtement qui raconte une histoire. Avec NTM, Joey Starr a non seulement marqué le rap français, mais il a aussi laissé une empreinte solide dans l’univers du streetwear, inspirant toute une génération de créateurs.
L’évolution de Com8 : des débuts underground aux collaborations marquantes
Quand Com8 surgit à la fin des années 1990, c’est d’abord dans l’ombre, loin des projecteurs et du bruit des médias. Issue de la Seine-Saint-Denis, la marque s’impose dans les quartiers, portée par la vitalité de la banlieue. À cette époque, le streetwear français se fabrique sur les terrains vagues et dans les cages d’escalier, loin des vitrines huppées. Là, le t-shirt ou la casquette n’est pas qu’un accessoire : c’est une prise de position, un moyen de se démarquer.
Après une période d’éclipse, Com8 revient, portée par une nouvelle génération de designers qui puisent dans l’héritage, mais l’actualisent. Les collections s’étoffent, les inspirations se diversifient, les collaborations se multiplient. Les réseaux sociaux jouent un rôle clé, permettant à Com8 de toucher un nouveau public et de s’imposer comme une référence du streetwear pour ceux qui cherchent du vrai, du vécu.
Ce parcours inspire d’autres artistes. Par exemple, Koba LaD lance sa propre marque, Comme 8, qui s’inscrit dans cette dynamique. Ces ponts entre rappeurs et stylistes dessinent un paysage où la frontière entre musique et mode s’efface. Com8, forte de ses racines, continue d’écrire l’histoire d’une culture urbaine en perpétuel mouvement, nourrie par l’audace et la diversité.
Pourquoi Com8 continue d’influencer la mode urbaine aujourd’hui
Si Com8 reste si présente dans la mode urbaine, c’est d’abord grâce à l’héritage forgé en banlieue parisienne, là où la culture hip-hop et le rap français ont imposé leur vision du style. La marque, lancée par Joey Starr au cœur de la Seine-Saint-Denis, a donné la parole à toute une jeunesse longtemps tenue à l’écart du monde de la mode. Aujourd’hui encore, Com8 inspire la nouvelle génération, bien au-delà des frontières de la région parisienne.
Il suffit de comparer avec les grands noms internationaux comme Nike, Adidas, Supreme ou Off-White pour mesurer la singularité de Com8. La marque n’a jamais cherché à copier le modèle américain ou anglo-saxon ; elle trace sa propre route, portée par la diversité, l’inclusivité, l’identité urbaine. Les collections, t-shirts, hoodies, sneakers, accessoires, traduisent une volonté de proposer une alternative à la mode standardisée. Ceux qui portent Com8 revendiquent leur différence, leur attachement à une histoire collective.
Du côté du rap, la filiation se poursuit. Booba, Orelsan, Rohff, Nekfeu, Soprano ou Koba LaD ont tous contribué à transformer le streetwear en véritable langage, un marqueur de reconnaissance et d’appartenance. Com8, pionnière du genre, a ouvert la voie à cette génération de marques issues du rap. Aujourd’hui, jeunes créateurs et stylistes puisent dans son histoire pour réinventer la mode urbaine française. Le streetwear, loin d’avoir dit son dernier mot, continue d’écrire sa légende, une pièce après l’autre.